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.Ce lieu sacré entre tous, cette patrie des temples sera couverte de cadavres et de sépulcres.Rien ne survivra, sinon quelques signes gravés dans la pierre : ainsi parlent les prophètes.Je n'accepte pas leur malédiction, je lutterai jusqu'au bout !Le vieillard entailla davantage la statuette.Il lui donna la forme grossière d'un être humain, la recouvrit d'une étoffe et la plaça sur une table devant laquelle étaient disposés un encensoir d'argile et un fourneau en brique crue.Il y jeta du charbon de bois et des boulettes de graisse d'oie.— Tout est prêt.Il suffit d'allumer le feu, de prononcer à haute voix le nom de notre ennemi et de jeter son effigie dans le brasier.L'adversaire sera détruit.Ah, j'oubliais.Le doyen déroula un papyrus vierge.— Prends ce calame et utilise cette encre ; ils n'ont jamais servi.Écris le nom de l'évêque Théodore.—Je refuse.— Pourquoi ?— Cette magie est vaine.— Elle fut efficace des milliers de fois.— Théodore n'est pas notre ennemi.Il est même le seul capable de nous sauver ; ce n'est pas lui qu'il faudrait supprimer mais l'Empire entier avec ses cohortes de soldats.Aucune magie ne saurait y parvenir.Le doyen jeta la statuette dans un fourneau qu'il n'allumerait pas.* * *La soixantaine bedonnante, le visage poupin et la peau luisante d'une pommade qui le faisait paraître plus jeune, le préfet Maximin entra dans Éléphantine à cheval, à la tête de ses troupes.Il affichait ainsi sa prise de pouvoir immédiate et incontestable.Les autorités de la région se soumettraient sans délai à sa volonté.Derrière lui, une armée redoutable, bien équipée et bien nourrie.Les quatre cents fantassins disposaient de cuirasses neuves, de tuniques propres, de manteaux et de bottes.Les cent cavaliers montaient des chevaux vigoureux ; chaque soldat recevait quotidiennement deux rations comprenant du pain, de la viande, du vin et de l'huile.La solde permettait aux plus sages d'économiser un peu d'or.Syriens, Grecs, Romains, Asiatiques et quelques Égyptiens formaient cette cohorte chargée de pacifier définitivement une contrée dont l'insoumission latente exaspérait l'empereur.La mission déplaisait au préfet.Il n'aimait qu'Alexandrie, son luxe douillet, ses femmes, ses banquets, la douceur du bord de mer.C'était la première fois, après une quinzaine d'années passées en Égypte, qu'il s'enfonçait aussi loin vers le sud.La chaleur l'accablait, les rochers dénudés et le paysage aride de la cataracte reflétaient une solitude effrayante.Seul le quartier central d'Éléphantine, planté d'arbres, égayé de jardins, ne manquait pas de charme.Mais Maximin s'ennuierait vite dans cette bourgade de province.Il rêvait déjà de repartir ; par bonheur, sa tâche serait aussi aisée que rapide.Il fut étonné de la bonne tenue des troupes qui lui rendirent les honneurs; des rapports malveillants parlaient d'un ramassis de gueux dépenaillés, incapables de se battre.En réalité, leurs habits comme leur armement ne le cédaient guère en qualité à ceux des arrivants.L'évêque responsable de la garnison avait effectué un bon travail.Le préfet refusa l'aide du fantassin et descendit seul de cheval.Malgré sa relative corpulence, il se targuait d'une excellente forme physique qu'une vie de plaisirs n'avait pas altérée.Théodore vint à sa rencontre.Les deux hommes se saluèrent en inclinant la tête.— Heureux de vous accueillir, préfet Maximin.— Félicitations, Monseigneur.L'ordre n'est pas un vain mot, à Éléphantine.— La discipline est une vertu qu'aime le Seigneur.Une collation vous attend ; sans doute désirez-vous d'abord vous baigner ?— Volontiers.Le voyage fut long et poussiéreux.Maximin goûta les délices d'un bain parfumé et d'une eau chaude circulant dans d'anciennes canalisations que l'évêque préservait avec scrupule.Théodore comptait autant de partisans que d'adversaires.On le considérait comme le plus remarquable des prélats égyptiens et un excellent administrateur.Mais son ambition était à la hauteur de sa foi ; il régnait en maître absolu sur le Sud, espérant sans doute de nouvelles responsabilités.On avait décrit au préfet un homme rude et froid ; Théodore se comportait pourtant de manière fort aimable.Le repas fut digne des meilleures tables : melon blanc, poisson du Nil, agneau rôti, légumes verts, fromage de chèvre, pêches, figues et grenades [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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