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.— Majesté, déclara le général en chef, les Libyens ont probablement envahi le nord-ouest du Delta ; l’étendue du désastre m’est inconnue.— Ouri-Téchoup et Malfi ! s’exclama Serramanna.— Le Hittite est effectivement mentionné dans le rapport décousu que j’ai reçu.Et Malfi a réussi à unir les clans libyens qui s’entre-déchiraient ! Notre réaction doit être violente et rapide… A moins qu’il ne s’agisse d’un nouveau piège, comme celui de Siwa.Si l’essentiel des troupes s’engageait au nord-ouest du Delta et s’il s’agissait bien d’un leurre, Malfi attaquerait à la hauteur de Thèbes et ne rencontrerait aucune résistance.Il mettrait la cité sainte du dieu Amon à feu et à sang.La décision de Ramsès engageait l’avenir de l’Egypte.— Majesté, dit Serramanna, timide, vous m’aviez promis…— Je n’ai pas oublié : tu viendras avec moi.Yeux noirs et cruels dans un visage carré, Malfi était considéré par ses hommes comme l’incarnation d’un démon du désert, capable de voir dans son dos et de déchirer n’importe quel adversaire avec ses doigts coupants comme des lames.La quasi-totalité des tribus libyennes s’était placée sous son commandement parce qu’il avait su, au terme de longs palabres, attiser leur vieille haine contre l’Egypte.Face à la férocité des guerriers libyens, les Égyptiens, affaiblis par une longue accoutumance à la paix, prendraient la fuite.Et la présence du Hittite Ouri-Téchoup, dont la réputation de bravoure n’était plus à établir, galvanisait les conquérants.— Là-bas, à moins de deux heures de marche, dit Ouri-Téchoup en tendant le bras droit, ce sont les premiers villages du Delta.Bientôt, nous en prendrons possession.Ensuite, nous détruirons Pi-Ramsès dont les défenses seront réduites au minimum.Tu seras proclamé pharaon, Malfi, et ce qui restera de l’armée égyptienne se placera sous ta souveraineté.— Ta stratégie est-elle infaillible, Ouri-Téchoup ?— Elle l’est, car je connais bien Ramsès.La diversion de Siwa l’aura troublé et persuadé que nous avons décidé d’ouvrir plusieurs fronts.Sa priorité sera de protéger Thèbes et ses temples ; c’est pourquoi il enverra vers le Sud deux régiments, sans doute placés sous le commandement de Mérenptah.Le troisième assurera la sécurité de Memphis.Et comme Ramsès a la vanité de se croire invincible, il prendra la tête du quatrième pour nous anéantir.Nous n’aurons que quelques milliers d’hommes en face de nous, Malfi, et nous les vaincrons facilement.Je ne te demande qu’une seule faveur : laisse-moi tuer Ramsès avec ma dague.Le Libyen hocha la tête affirmativement.Il aurait préféré disposer de davantage de temps pour aguerrir encore ses troupes, mais l’alerte donnée par un marchand ambulant l’avait contraint à précipiter l’assaut.Un unique régiment n’effrayait pas Malfi.Les Libyens avaient envie de se battre ; décuplée par la drogue, leur ardeur leur donnerait l’avantage sur des Égyptiens timorés.Une seule consigne : pas de quartier.— Les voilà, annonça Ouri-Téchoup.Les yeux de Malfi brillèrent d’une lueur d’envie.Enfin, il allait venger l’honneur de la Libye, bafoué par les pharaons depuis tant de siècles, raser les villages opulents et brûler les récoltes.Des survivants, il ferait des esclaves.— Ramsès marche à la tête de ses troupes, constata le Hittite, exalté.— Qui est à sa droite ?Le visage d’Ouri-Téchoup s’assombrit.— Son fils cadet, Mérenptah.— Ne devait-il pas commander les troupes massées à Thèbes ?— Nous tuerons le père et le fils.— Et l’homme à la gauche du roi ?— Serramanna, le chef de sa garde personnelle… Le destin nous est favorable, Malfi ! Celui-là, je l’écorcherai vivant.Des fantassins, des archers et des chars se déployaient sur l’horizon, dans un ordre parfait.— Il n’y a pas qu’un seul régiment, estima Malfi.Consterné, Ouri-Téchoup n’osa pas répondre.Minute après minute, la vaste plaine se couvrait de soldats égyptiens.Le Libyen et le Hittite se rendirent à l’évidence : Ramsès avait pris le risque de venir à leur rencontre avec les quatre régiments des dieux Amon, Râ, Ptah et Seth.C’était la totalité de la force de frappe égyptienne qui se préparait à s’abattre sur ses ennemis.Malfi serra les poings.— Tu croyais bien connaître Ramsès, Ouri-Téchoup !— Sa stratégie est aberrante… Comment ose-t-il prendre autant de risques ?Le Libyen constata que la retraite était impossible.Les archers nubiens, commandés par le vice-roi Sétaou, lui barraient la route [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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.— Majesté, déclara le général en chef, les Libyens ont probablement envahi le nord-ouest du Delta ; l’étendue du désastre m’est inconnue.— Ouri-Téchoup et Malfi ! s’exclama Serramanna.— Le Hittite est effectivement mentionné dans le rapport décousu que j’ai reçu.Et Malfi a réussi à unir les clans libyens qui s’entre-déchiraient ! Notre réaction doit être violente et rapide… A moins qu’il ne s’agisse d’un nouveau piège, comme celui de Siwa.Si l’essentiel des troupes s’engageait au nord-ouest du Delta et s’il s’agissait bien d’un leurre, Malfi attaquerait à la hauteur de Thèbes et ne rencontrerait aucune résistance.Il mettrait la cité sainte du dieu Amon à feu et à sang.La décision de Ramsès engageait l’avenir de l’Egypte.— Majesté, dit Serramanna, timide, vous m’aviez promis…— Je n’ai pas oublié : tu viendras avec moi.Yeux noirs et cruels dans un visage carré, Malfi était considéré par ses hommes comme l’incarnation d’un démon du désert, capable de voir dans son dos et de déchirer n’importe quel adversaire avec ses doigts coupants comme des lames.La quasi-totalité des tribus libyennes s’était placée sous son commandement parce qu’il avait su, au terme de longs palabres, attiser leur vieille haine contre l’Egypte.Face à la férocité des guerriers libyens, les Égyptiens, affaiblis par une longue accoutumance à la paix, prendraient la fuite.Et la présence du Hittite Ouri-Téchoup, dont la réputation de bravoure n’était plus à établir, galvanisait les conquérants.— Là-bas, à moins de deux heures de marche, dit Ouri-Téchoup en tendant le bras droit, ce sont les premiers villages du Delta.Bientôt, nous en prendrons possession.Ensuite, nous détruirons Pi-Ramsès dont les défenses seront réduites au minimum.Tu seras proclamé pharaon, Malfi, et ce qui restera de l’armée égyptienne se placera sous ta souveraineté.— Ta stratégie est-elle infaillible, Ouri-Téchoup ?— Elle l’est, car je connais bien Ramsès.La diversion de Siwa l’aura troublé et persuadé que nous avons décidé d’ouvrir plusieurs fronts.Sa priorité sera de protéger Thèbes et ses temples ; c’est pourquoi il enverra vers le Sud deux régiments, sans doute placés sous le commandement de Mérenptah.Le troisième assurera la sécurité de Memphis.Et comme Ramsès a la vanité de se croire invincible, il prendra la tête du quatrième pour nous anéantir.Nous n’aurons que quelques milliers d’hommes en face de nous, Malfi, et nous les vaincrons facilement.Je ne te demande qu’une seule faveur : laisse-moi tuer Ramsès avec ma dague.Le Libyen hocha la tête affirmativement.Il aurait préféré disposer de davantage de temps pour aguerrir encore ses troupes, mais l’alerte donnée par un marchand ambulant l’avait contraint à précipiter l’assaut.Un unique régiment n’effrayait pas Malfi.Les Libyens avaient envie de se battre ; décuplée par la drogue, leur ardeur leur donnerait l’avantage sur des Égyptiens timorés.Une seule consigne : pas de quartier.— Les voilà, annonça Ouri-Téchoup.Les yeux de Malfi brillèrent d’une lueur d’envie.Enfin, il allait venger l’honneur de la Libye, bafoué par les pharaons depuis tant de siècles, raser les villages opulents et brûler les récoltes.Des survivants, il ferait des esclaves.— Ramsès marche à la tête de ses troupes, constata le Hittite, exalté.— Qui est à sa droite ?Le visage d’Ouri-Téchoup s’assombrit.— Son fils cadet, Mérenptah.— Ne devait-il pas commander les troupes massées à Thèbes ?— Nous tuerons le père et le fils.— Et l’homme à la gauche du roi ?— Serramanna, le chef de sa garde personnelle… Le destin nous est favorable, Malfi ! Celui-là, je l’écorcherai vivant.Des fantassins, des archers et des chars se déployaient sur l’horizon, dans un ordre parfait.— Il n’y a pas qu’un seul régiment, estima Malfi.Consterné, Ouri-Téchoup n’osa pas répondre.Minute après minute, la vaste plaine se couvrait de soldats égyptiens.Le Libyen et le Hittite se rendirent à l’évidence : Ramsès avait pris le risque de venir à leur rencontre avec les quatre régiments des dieux Amon, Râ, Ptah et Seth.C’était la totalité de la force de frappe égyptienne qui se préparait à s’abattre sur ses ennemis.Malfi serra les poings.— Tu croyais bien connaître Ramsès, Ouri-Téchoup !— Sa stratégie est aberrante… Comment ose-t-il prendre autant de risques ?Le Libyen constata que la retraite était impossible.Les archers nubiens, commandés par le vice-roi Sétaou, lui barraient la route [ Pobierz całość w formacie PDF ]