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.M.Jerome Charyn, romancier né dans le Bronx, posa un regard expert sur la situation : « Il n’était pas obligé de suivre les policiers à l’aéroport.Sans doute l’ignorait-il, mais, s’il avait été new-yorkais, il ne l’aurait pas fait.» Pour cet écrivain renommé, malgré son très haut rang M.de Washington n’avait pas compris le pays où il résidait.Fait aggravant, il était étranger, français de surcroît et par définition léger en terre puritaine.Il suivit donc naïvement les policiers, se retrouva gardé à vue dans un commissariat en brique du centre de Manhattan.Il avait logé une nuit au Sofitel de Times Square, dans le quartier des théâtres, où il avait bousculé une femme de chambre de trente-deux ans qui porta plainte.Elle était noire, pauvre et bonne travailleuse ; il était blanc, riche et bestial jusqu’à la caricature.Toutefois, la plaignante qu’on ne vit pas n’était point sans voix, on n’écouta que sa version des faits sans que M.de Washington pût répondre, abandonnant sa parole à un avocat très en vogue qui avait débuté en défendant des caïds de la Mafia.Sans attendre, les gazettes locales le traitèrent de pervers et lui versèrent sur la tête des tonneaux d’immondice.On l’inculpa de tentative de viol, d’acte sexuel criminel et de séquestration illégale.On raconta qu’il s’apprêtait à fuir par un vol prévu depuis des jours.Redoutant la colère de la communauté noire, le procureur élu qui entendait bien être réélu, sans vérifier les preuves, jeta M.de Washington dans la terrifiante prison de Rikers Island où il commença à déprimer.On venait de lui faire subir une coutume locale, le perp walk en dialecte indigène, lequel consistait à marcher à pied vers le tribunal, mal rasé, col ouvert, menotté dans le dos, avec un pardessus jeté sur les épaules et qui glissait, sous les huées, sous les flashes, devant le monde.A part le député Bernard de Bré, le Parti impérial se voulut réservé, mais M.de Bré insista sur les fenestrons : « C’est humilier la France que d’avoir un homme comme lui, qui se vautre dans le sexe, et ça se sait depuis longtemps.» Il tenait ces certitudes d’un ami du Sofitel, dont le patron était un ancien des services secrets français.Sinon, aucune fausse note.La consigne fut de ne point exulter, même si Sa Majesté, en privé, grimpait aux rideaux en poussant des cris de joie parce que son principal adversaire était disqualifié.La voie vers le Trône se dégageait.Il fit semblant d’être affligé car M.de Washington aurait été si utile pour sauver la Grèce.Et l’opinion ? Elle croyait au complot.On disait que le groupe Accor, propriétaire de l’hôtel maudit, avait prévenu le Château une heure après l’arrestation.Que le directeur de la police de New York avait été jadis décoré par Nicolas Ier.Que le directeur de la sécurité de l’hôtel était de la Police judiciaire, qu’il avait dirigé l’Antigang.Que l’information filtra d’abord sur l’électronique grâce à M.Jonathan Pinet, membre du Parti impérial, puis grâce à M.Dassier peu après, sur Atlantico.D’autres prétendaient voir la main des Américains qui estimaient peu l’action de M.de Washington, d’autres accusaient les Russes qui avaient intérêt à ce que Nicolas Ier restât sur le trône : ils auraient éliminé son rival le plus dur.Quoi qu’il en fût, complot, piège, traquenard ou satanée pulsion, ce qui se passa dans la suite présidentielle 2806 relevait de la performance, tant par sa virulence présumée que par sa courte durée, à croire que M.de Washington était tombé bambin dans une jarre de Viagra posée à côté de son couffin, ce qui expliquait la force démultipliée du sexagénaire.Le site Atlantico s’empressa de diffuser le premier rapport de la police new-yorkaise :Lorsque la femme est entrée dans la chambre, l’occupant, un Blanc de soixante-deux ans, est sorti nu de la salle de bains, a maintenu sur le lit la femme et a inséré son pénis dans la bouche.L’homme a ensuite réglé sa note et a pris un avion.La santé de M.de Washington était stupéfiante.La veille il avait essayé d’enjôler l’hôtesse de la réception, puis il enchaîna deux aventures féminines entre le soir et la nuit, dont l’une d’elles fut surprise par un témoin dans l’ascenseur [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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.M.Jerome Charyn, romancier né dans le Bronx, posa un regard expert sur la situation : « Il n’était pas obligé de suivre les policiers à l’aéroport.Sans doute l’ignorait-il, mais, s’il avait été new-yorkais, il ne l’aurait pas fait.» Pour cet écrivain renommé, malgré son très haut rang M.de Washington n’avait pas compris le pays où il résidait.Fait aggravant, il était étranger, français de surcroît et par définition léger en terre puritaine.Il suivit donc naïvement les policiers, se retrouva gardé à vue dans un commissariat en brique du centre de Manhattan.Il avait logé une nuit au Sofitel de Times Square, dans le quartier des théâtres, où il avait bousculé une femme de chambre de trente-deux ans qui porta plainte.Elle était noire, pauvre et bonne travailleuse ; il était blanc, riche et bestial jusqu’à la caricature.Toutefois, la plaignante qu’on ne vit pas n’était point sans voix, on n’écouta que sa version des faits sans que M.de Washington pût répondre, abandonnant sa parole à un avocat très en vogue qui avait débuté en défendant des caïds de la Mafia.Sans attendre, les gazettes locales le traitèrent de pervers et lui versèrent sur la tête des tonneaux d’immondice.On l’inculpa de tentative de viol, d’acte sexuel criminel et de séquestration illégale.On raconta qu’il s’apprêtait à fuir par un vol prévu depuis des jours.Redoutant la colère de la communauté noire, le procureur élu qui entendait bien être réélu, sans vérifier les preuves, jeta M.de Washington dans la terrifiante prison de Rikers Island où il commença à déprimer.On venait de lui faire subir une coutume locale, le perp walk en dialecte indigène, lequel consistait à marcher à pied vers le tribunal, mal rasé, col ouvert, menotté dans le dos, avec un pardessus jeté sur les épaules et qui glissait, sous les huées, sous les flashes, devant le monde.A part le député Bernard de Bré, le Parti impérial se voulut réservé, mais M.de Bré insista sur les fenestrons : « C’est humilier la France que d’avoir un homme comme lui, qui se vautre dans le sexe, et ça se sait depuis longtemps.» Il tenait ces certitudes d’un ami du Sofitel, dont le patron était un ancien des services secrets français.Sinon, aucune fausse note.La consigne fut de ne point exulter, même si Sa Majesté, en privé, grimpait aux rideaux en poussant des cris de joie parce que son principal adversaire était disqualifié.La voie vers le Trône se dégageait.Il fit semblant d’être affligé car M.de Washington aurait été si utile pour sauver la Grèce.Et l’opinion ? Elle croyait au complot.On disait que le groupe Accor, propriétaire de l’hôtel maudit, avait prévenu le Château une heure après l’arrestation.Que le directeur de la police de New York avait été jadis décoré par Nicolas Ier.Que le directeur de la sécurité de l’hôtel était de la Police judiciaire, qu’il avait dirigé l’Antigang.Que l’information filtra d’abord sur l’électronique grâce à M.Jonathan Pinet, membre du Parti impérial, puis grâce à M.Dassier peu après, sur Atlantico.D’autres prétendaient voir la main des Américains qui estimaient peu l’action de M.de Washington, d’autres accusaient les Russes qui avaient intérêt à ce que Nicolas Ier restât sur le trône : ils auraient éliminé son rival le plus dur.Quoi qu’il en fût, complot, piège, traquenard ou satanée pulsion, ce qui se passa dans la suite présidentielle 2806 relevait de la performance, tant par sa virulence présumée que par sa courte durée, à croire que M.de Washington était tombé bambin dans une jarre de Viagra posée à côté de son couffin, ce qui expliquait la force démultipliée du sexagénaire.Le site Atlantico s’empressa de diffuser le premier rapport de la police new-yorkaise :Lorsque la femme est entrée dans la chambre, l’occupant, un Blanc de soixante-deux ans, est sorti nu de la salle de bains, a maintenu sur le lit la femme et a inséré son pénis dans la bouche.L’homme a ensuite réglé sa note et a pris un avion.La santé de M.de Washington était stupéfiante.La veille il avait essayé d’enjôler l’hôtesse de la réception, puis il enchaîna deux aventures féminines entre le soir et la nuit, dont l’une d’elles fut surprise par un témoin dans l’ascenseur [ Pobierz całość w formacie PDF ]