[ Pobierz całość w formacie PDF ]
.Il n'y eut deréponse d'aucune sorte; un silence de mort régnait déjà dans la tour Farnèse."Tout est consommé", se dit-elle.Elle descendit hors d'elle-même, puis remonta afin de se munir du peu d'argent qu'elle avait et de petitesboucles d'oreilles en diamants; elle prit aussi, en passant, le pain qui restait du dîner, et qui avait été placé dansun buffet."S'il vit encore, mon devoir est de le sauver."Elle s'avança d'un air hautain vers la petite porte de latour; cette porte était ouverte, et l'on venait seulement de placer huit soldats dans la pièce aux colonnes durez-de-chaussée.Elle regarda hardiment ces soldats; Clélia comptait adresser la parole au sergent qui devaitles commander: cet homme était absent.Clélia s'élança sur le petit escalier de fer qui tournait en spirale autourd'une colonne; les soldats la regardèrent d'un air fort ébahi, mais, apparemment à cause de son châle dedentelle et de son chapeau, n'osèrent rien lui dire.Au premier étage il n'y avait personne; mais, en arrivant ausecond, à l'entrée du corridor qui, si le lecteur s'en souvient, était fermé par trois portes en barreaux de fer etconduisait à la chambre de Fabrice, elle trouva un guichetier à elle inconnu, et qui lui dit d'un air effaré:Il n'a pas encore dîné.Je le sais bien, dit Clélia avec hauteur.Cet homme n'osa l'arrêter.Vingt pas plus loin, Clélia trouva assis sur la première des six marches en bois quiconduisaient à la chambre de Fabrice un autre guichetier fort âgé et fort rouge qui lui dit résolument:CHAPITRE XXV 236La Chartreuse de ParmeMademoiselle, avez-vous un ordre du gouverneur?Est-ce que vous ne me connaissez pas?Clélia, en ce moment, était animée d'une force surnaturelle, elle était hors d'elle-même."Je vais sauver monmari", se disait-elle.Pendant que le vieux guichetier s'écriait: a Mais mon devoir ne me permet pas."Clélia montait rapidement lessix marches; elle se précipita contre la porte: une clef énorme était dans la serrure, elle eut besoin de toutes sesforces pour la faire tourner.A ce moment, le vieux guichetier à demi ivre saisissait le bas de sa robe; elle entravivement dans la chambre, referma la porte en déchirant sa robe, et, comme le guichetier la poussait pourentrer après elle, elle la ferma avec un verrou qui se trouvait sous sa main.Elle regarda dans la chambre et vitFabrice assis devant une fort petite table où était son dîner.Elle se précipita sur la table, la renversa, et,saisissant le bras de Fabrice.lui dit:As-tu mangé?Ce tutoiement ravit Fabrice.Dans son trouble, Clélia oubliait pour la première fois la retenue féminine, etlaissait voir son amour.Fabrice allait commencer ce fatal repas: il la prit dans ses bras et la couvrit de baisers."Ce dîner étaitempoisonné, pensa-t-il: si je lui dis que je n'y ai pas touché, la religion reprend ses droits et Clélia s'enfuit.Sielle me regarde au contraire comme un mourant, j'obtiendrai d'elle qu'elle ne me quitte point.Elle désiretrouver un moyen de rompre son exécrable mariage, le hasard nous le présente: les geôliers vont s'assembler,ils enfonceront la porte, et voici un esclandre tel que peut-être le marquis Crescenzi en sera effrayé, et lemariage rompu."Pendant l'instant de silence occupé par ces réflexions, Fabrice sentit que déjà Clélia cherchait à se dégager deses embrassements.Je ne sens point encore de douleurs, lui dit-il, mais bientôt elles me renverseront à tes pieds; aide-moi àmourir.O mon unique ami! lui dit-elle, je mourrai avec toi.Elle le serrait dans ses bras, comme par un mouvement convulsif.Elle était si belle, à demi vêtue et dans cet état d'extrême passion, que Fabrice ne put résister à un mouvementpresque involontaire.Aucune résistance ne fut opposée'.Dans l'enthousiasme de passion et de générosité qui suit un bonheur extrême, il lui dit étourdiment:I
.Il n'y eut deréponse d'aucune sorte; un silence de mort régnait déjà dans la tour Farnèse."Tout est consommé", se dit-elle.Elle descendit hors d'elle-même, puis remonta afin de se munir du peu d'argent qu'elle avait et de petitesboucles d'oreilles en diamants; elle prit aussi, en passant, le pain qui restait du dîner, et qui avait été placé dansun buffet."S'il vit encore, mon devoir est de le sauver."Elle s'avança d'un air hautain vers la petite porte de latour; cette porte était ouverte, et l'on venait seulement de placer huit soldats dans la pièce aux colonnes durez-de-chaussée.Elle regarda hardiment ces soldats; Clélia comptait adresser la parole au sergent qui devaitles commander: cet homme était absent.Clélia s'élança sur le petit escalier de fer qui tournait en spirale autourd'une colonne; les soldats la regardèrent d'un air fort ébahi, mais, apparemment à cause de son châle dedentelle et de son chapeau, n'osèrent rien lui dire.Au premier étage il n'y avait personne; mais, en arrivant ausecond, à l'entrée du corridor qui, si le lecteur s'en souvient, était fermé par trois portes en barreaux de fer etconduisait à la chambre de Fabrice, elle trouva un guichetier à elle inconnu, et qui lui dit d'un air effaré:Il n'a pas encore dîné.Je le sais bien, dit Clélia avec hauteur.Cet homme n'osa l'arrêter.Vingt pas plus loin, Clélia trouva assis sur la première des six marches en bois quiconduisaient à la chambre de Fabrice un autre guichetier fort âgé et fort rouge qui lui dit résolument:CHAPITRE XXV 236La Chartreuse de ParmeMademoiselle, avez-vous un ordre du gouverneur?Est-ce que vous ne me connaissez pas?Clélia, en ce moment, était animée d'une force surnaturelle, elle était hors d'elle-même."Je vais sauver monmari", se disait-elle.Pendant que le vieux guichetier s'écriait: a Mais mon devoir ne me permet pas."Clélia montait rapidement lessix marches; elle se précipita contre la porte: une clef énorme était dans la serrure, elle eut besoin de toutes sesforces pour la faire tourner.A ce moment, le vieux guichetier à demi ivre saisissait le bas de sa robe; elle entravivement dans la chambre, referma la porte en déchirant sa robe, et, comme le guichetier la poussait pourentrer après elle, elle la ferma avec un verrou qui se trouvait sous sa main.Elle regarda dans la chambre et vitFabrice assis devant une fort petite table où était son dîner.Elle se précipita sur la table, la renversa, et,saisissant le bras de Fabrice.lui dit:As-tu mangé?Ce tutoiement ravit Fabrice.Dans son trouble, Clélia oubliait pour la première fois la retenue féminine, etlaissait voir son amour.Fabrice allait commencer ce fatal repas: il la prit dans ses bras et la couvrit de baisers."Ce dîner étaitempoisonné, pensa-t-il: si je lui dis que je n'y ai pas touché, la religion reprend ses droits et Clélia s'enfuit.Sielle me regarde au contraire comme un mourant, j'obtiendrai d'elle qu'elle ne me quitte point.Elle désiretrouver un moyen de rompre son exécrable mariage, le hasard nous le présente: les geôliers vont s'assembler,ils enfonceront la porte, et voici un esclandre tel que peut-être le marquis Crescenzi en sera effrayé, et lemariage rompu."Pendant l'instant de silence occupé par ces réflexions, Fabrice sentit que déjà Clélia cherchait à se dégager deses embrassements.Je ne sens point encore de douleurs, lui dit-il, mais bientôt elles me renverseront à tes pieds; aide-moi àmourir.O mon unique ami! lui dit-elle, je mourrai avec toi.Elle le serrait dans ses bras, comme par un mouvement convulsif.Elle était si belle, à demi vêtue et dans cet état d'extrême passion, que Fabrice ne put résister à un mouvementpresque involontaire.Aucune résistance ne fut opposée'.Dans l'enthousiasme de passion et de générosité qui suit un bonheur extrême, il lui dit étourdiment:I
Darmowy hosting zapewnia PRV.PL