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.Mais c'était un grand secret, leursamis le cachaient.Ces pauvres jeunes gens à visions étaient presque toujours à l'infirmerie.Une centained'autres réunissaient à une foi robuste une infatigable application.Ils travaillaient au point de se rendremalades, mais sans apprendre grand'chose.Deux ou trois se distinguaient par un talent réel et, entre autres, unnommé Chazel; mais Julien se sentait de l'éloignement pour eux et eux pour lui.Le reste des trois cent vingt et un séminaristes ne se composait que d'êtres grossiers qui n'étaient pas bien sûrsde comprendre les mots latins qu'ils répétaient tout le long de la journée.Presque tous étaient des fils depaysans, et ils aimaient mieux gagner leur pain en récitant quelques mots latins qu'en piochant la terre.C'estd'après cette observation que, dès les premiers jours, Julien se promit de rapides succès."Dans tout service, ilfaut des gens intelligents, car enfin, il y a un travail à faire, se disait-il.Sous Napoléon, j'eusse été sergent;parmi ces futurs curés, je serai grand vicaire."Tous ces pauvres diables, ajoutait-il, manoeuvriers dès l'enfance, ont vécu jusqu'à leur arrivée ici de laitcaillé et de pain noir.Dans leurs chaumières, ils ne mangeaient de la viande que cinq ou six fois par an.Semblables aux soldats romains qui trouvaient la guerre un temps de repos, ces grossiers paysans sontenchantés des délices du séminaire."CHAPITRE XXVI.LE MONDE OU CE QUI MANQUE AU RICHE 100Le Rouge et Le NoirJulien ne lisait jamais dans leur oeil morne que le besoin physique satisfait après le dîner, et le plaisirphysique attendu avant le repas.Tels étaient les gens au milieu desquels il fallait se distinguer; mais ce queJulien ne savait pas, ce qu'on se gardait de lui dire, c'est que, être le premier dans les différents cours dedogme, d'histoire ecclésiastique, etc., etc., que l'on suit au séminaire, n'était à leurs yeux qu'un péchésplendide.Depuis Voltaire, depuis le gouvernement des deux chambres qui n'est au fond que méfiance etexamen personnel, et donne à l'esprit des peuples cette mauvaise habitude de se méfier, l'Église de Francesemble avoir compris que les livres sont ses vrais ennemis.C'est la soumission de coeur qui est tout à sesyeux.Réussir dans les études même sacrées lui est suspect et à bon droit.Qui empêchera l'homme supérieurde passer de l'autre côté, comme Sieyès ou Grégoire! L'Église tremblante s'attache au pape comme à la seulechance de salut.Le pape seul peut essayer de paralyser l'examen personnel, et, par les pieuses pompes descérémonies de sa cour, faire impression sur l'esprit ennuyé et malade des gens du monde.Julien, pénétrant à demi ces diverses vérités, que cependant toutes les paroles prononcées dans un séminairetendent à démentir, tombait dans une mélancolie profonde.Il travaillait beaucoup, et réussissait rapidement àapprendre des choses très utiles à un prêtre, très fausses à ses yeux, et auxquelles il ne mettait aucun intérêt.Ilcroyait n'avoir rien autre chose à faire."Suis-je donc oublié de toute la terre?" pensait-il.Il ne savait pas que M.Pirard avait reçu et jeté au feuquelques lettres timbrées de Dijon, et où, malgré les formes du style le plus convenable, perçait la passion laplus vive.De grands remords semblaient combattre cet amour."Tant mieux, pensait l'abbé Pirard, ce n'est pasdu moins une femme impie que ce jeune homme a aimée."Un jour l'abbé Pirard ouvrit une lettre qui semblait à demi effacée par les larmes, c'était un éternel adieu."Enfin, disait-on à Julien, le ciel m'a fait la grâce de haïr, non l'auteur de ma faute, il sera toujours ce quej'aurai de plus cher au monde, mais ma faute en elle-même.Le sacrifice est fait, mon ami.Ce n'est pas sanslarmes comme vous voyez.Le salut des êtres auxquels je me dois et que vous avez tant aimés, l'emporte.UnDieu juste mais terrible ne pourra plus se venger sur eux des crimes de leur mère.Adieu, Julien, soyez justeenvers les hommes."Cette fin de lettre était presque absolument illisible.On donnait une adresse à Dijon, et cependant on espéraitque jamais Julien ne répondrait, ou que du moins il se servirait de paroles qu'une femme revenue à la vertupourrait entendre sans rougir.La mélancolie de Julien, aidée par la médiocre nourriture que fournissait au séminaire l'entrepreneur desdîners à 83 centimes, commençait à influer sur sa santé lorsque un matin Fouqué parut tout à coup dans sachambre.Enfin j'ai pu entrer.Je suis venu cinq fois à Besançon, sans reproche, pour te voir.Toujours visage de bois.J'ai aposté quelqu'un à la porte du séminaire; pourquoi diable est-ce que tu ne sors jamais?C'est une épreuve que je me suis imposée.Je te trouve bien changé.Enfin je te revois [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]
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.Mais c'était un grand secret, leursamis le cachaient.Ces pauvres jeunes gens à visions étaient presque toujours à l'infirmerie.Une centained'autres réunissaient à une foi robuste une infatigable application.Ils travaillaient au point de se rendremalades, mais sans apprendre grand'chose.Deux ou trois se distinguaient par un talent réel et, entre autres, unnommé Chazel; mais Julien se sentait de l'éloignement pour eux et eux pour lui.Le reste des trois cent vingt et un séminaristes ne se composait que d'êtres grossiers qui n'étaient pas bien sûrsde comprendre les mots latins qu'ils répétaient tout le long de la journée.Presque tous étaient des fils depaysans, et ils aimaient mieux gagner leur pain en récitant quelques mots latins qu'en piochant la terre.C'estd'après cette observation que, dès les premiers jours, Julien se promit de rapides succès."Dans tout service, ilfaut des gens intelligents, car enfin, il y a un travail à faire, se disait-il.Sous Napoléon, j'eusse été sergent;parmi ces futurs curés, je serai grand vicaire."Tous ces pauvres diables, ajoutait-il, manoeuvriers dès l'enfance, ont vécu jusqu'à leur arrivée ici de laitcaillé et de pain noir.Dans leurs chaumières, ils ne mangeaient de la viande que cinq ou six fois par an.Semblables aux soldats romains qui trouvaient la guerre un temps de repos, ces grossiers paysans sontenchantés des délices du séminaire."CHAPITRE XXVI.LE MONDE OU CE QUI MANQUE AU RICHE 100Le Rouge et Le NoirJulien ne lisait jamais dans leur oeil morne que le besoin physique satisfait après le dîner, et le plaisirphysique attendu avant le repas.Tels étaient les gens au milieu desquels il fallait se distinguer; mais ce queJulien ne savait pas, ce qu'on se gardait de lui dire, c'est que, être le premier dans les différents cours dedogme, d'histoire ecclésiastique, etc., etc., que l'on suit au séminaire, n'était à leurs yeux qu'un péchésplendide.Depuis Voltaire, depuis le gouvernement des deux chambres qui n'est au fond que méfiance etexamen personnel, et donne à l'esprit des peuples cette mauvaise habitude de se méfier, l'Église de Francesemble avoir compris que les livres sont ses vrais ennemis.C'est la soumission de coeur qui est tout à sesyeux.Réussir dans les études même sacrées lui est suspect et à bon droit.Qui empêchera l'homme supérieurde passer de l'autre côté, comme Sieyès ou Grégoire! L'Église tremblante s'attache au pape comme à la seulechance de salut.Le pape seul peut essayer de paralyser l'examen personnel, et, par les pieuses pompes descérémonies de sa cour, faire impression sur l'esprit ennuyé et malade des gens du monde.Julien, pénétrant à demi ces diverses vérités, que cependant toutes les paroles prononcées dans un séminairetendent à démentir, tombait dans une mélancolie profonde.Il travaillait beaucoup, et réussissait rapidement àapprendre des choses très utiles à un prêtre, très fausses à ses yeux, et auxquelles il ne mettait aucun intérêt.Ilcroyait n'avoir rien autre chose à faire."Suis-je donc oublié de toute la terre?" pensait-il.Il ne savait pas que M.Pirard avait reçu et jeté au feuquelques lettres timbrées de Dijon, et où, malgré les formes du style le plus convenable, perçait la passion laplus vive.De grands remords semblaient combattre cet amour."Tant mieux, pensait l'abbé Pirard, ce n'est pasdu moins une femme impie que ce jeune homme a aimée."Un jour l'abbé Pirard ouvrit une lettre qui semblait à demi effacée par les larmes, c'était un éternel adieu."Enfin, disait-on à Julien, le ciel m'a fait la grâce de haïr, non l'auteur de ma faute, il sera toujours ce quej'aurai de plus cher au monde, mais ma faute en elle-même.Le sacrifice est fait, mon ami.Ce n'est pas sanslarmes comme vous voyez.Le salut des êtres auxquels je me dois et que vous avez tant aimés, l'emporte.UnDieu juste mais terrible ne pourra plus se venger sur eux des crimes de leur mère.Adieu, Julien, soyez justeenvers les hommes."Cette fin de lettre était presque absolument illisible.On donnait une adresse à Dijon, et cependant on espéraitque jamais Julien ne répondrait, ou que du moins il se servirait de paroles qu'une femme revenue à la vertupourrait entendre sans rougir.La mélancolie de Julien, aidée par la médiocre nourriture que fournissait au séminaire l'entrepreneur desdîners à 83 centimes, commençait à influer sur sa santé lorsque un matin Fouqué parut tout à coup dans sachambre.Enfin j'ai pu entrer.Je suis venu cinq fois à Besançon, sans reproche, pour te voir.Toujours visage de bois.J'ai aposté quelqu'un à la porte du séminaire; pourquoi diable est-ce que tu ne sors jamais?C'est une épreuve que je me suis imposée.Je te trouve bien changé.Enfin je te revois [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]