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.— Je sais pas trop ce qui va arriver mais toi, Harlan, et les garçons, ce serait bien que vous priiez pour que Sam fasse un voyage sans embûches.Il va rechercher une vision qui ne doit pas le conduire au monde des Esprits.Pokey interrogea Sam :— Tu es allé la voir ce soir ?— Oui, répondit Sam.— Elle est toujours dans la caravane ?— Oui.— De qui vous parlez ? demanda Harry.— T’occupe ! trancha Pokey.Ils n’avaient pas informé Harlan et les garçons au sujet de Calliope et Coyote.— On y va !Pokey jeta des branches de sauge sur les pierres.Il tint ensuite le carquois dans la fumée qui s’en échappait.Puis il l’ouvrit.Il commença à chanter en sortant un à un les objets qu’il déposa sur le petit morceau de peau de daim.Sam ferma les yeux et se concentra sur son voyage au Royaume des Disparus et ce qu’il devait y faire.Heya, heya, heya, une flèche.Heya, heya, heya, une autre flèche.Heya, heya, heya, une autre flèche.Heya, heya, heya, une dernière flèche.Heya, heya, heya, une tête d’aigle.Heya, heya, heya, de la poudre brune.— C’est quoi cette mixture brune ? demanda Harlan.— C’que j’en sais, moi ? répondit Pokey.C’est de la poudre brune, c’est tout.— Peu importe ce que c’est, coupa Festus, l’important c’est que ça a l’air de marcher.Sam, malgré la chaleur accablante, était secoué de frissons.Ses yeux, grands ouverts, se révulsèrent.— Je vais fermer la porte, dit Pokey.Et maintenant, vous allez prier, comme vous ne l’avez jamais fait, pour qu’il revienne.Chapitre 34Débarrassons-nous des chiens de l’ironieLa chouette campait toujours sur son poteau électrique.Dans son rocking-chair, Adeline Mangetou lisait le Livre de Job.Elle espérait que cette lecture accélérerait sa digestion.Sur le chemin du retour de l’hôpital ses gamins avaient décidé de manger des crêpes pour le dîner.Et Adeline avait englouti une montagne de crêpes à elle toute seule.Alors forcément, au sein de son estomac, le couple infernal, Madame Marmelade et Monsieur Matièregrasse, se livrait une tumultueuse scène de ménage tandis que les gosses, au fond de leurs lits, tremblaient toujours de fièvre et que Job, de son côté, souffrait aussi le martyr.Adeline admirait Job qui n’avait jamais renié sa foi.Elle, tout ce qu’elle avait, c’était cette maison remplie de gosses malades, un mari sujet aux gueules de bois, une chouette juchée sur le poteau électrique et une petite difficulté à déchiffrer les petites lettres à travers ses lunettes de soleil.Et Adeline en avait sa dose de tout ce merdier.Elle se sentait prête à en faire un lot et à l’expédier franco de port dans ce coin d’enfer qui lui était réservé.Job, ça c’était un type bien ! Surtout quand on voyait tous les bâtons que Dieu lui avait mis dans les roues.Quand ses sœurs lui parlaient de la Bible, il était toujours question du Sermon sur la Montagne, du Chant à Salomon, des Psaumes, mais jamais, au grand jamais ! des tourments et des fléaux de toute sorte.De plus, ses sœurs ne lui avaient jamais dit que Dieu était raciste.Parce qu’il ne pouvait pas encadrer les Philistins, ça non ! alors qu’Adeline avait une cousine, à Philadelphie justement, une cousine qui, certes, se mettait sans doute trop de fard à paupières, mais cela ne méritait quand même pas d’être maudite jusqu’à la septième génération.Les pensées religieuses d’Adeline furent brusquement interrompues par une montée de bile.Elle posa sa Bible et alla jusqu’à la cuisine chercher le flacon de Pepto-Bismuth.Elle lutta un bon moment avec le goulot de la bouteille doté d’une sécurité enfant digne de Fort Knox.De guerre lasse avec le goulot, elle alla chercher la hachette qu’utilisait son mari pour désosser les daims.Elle tenait l’instrument à bout de bras quand on sonna à la porte.Elle se traîna juqu’à l’entrée et ouvrit.Sur le seuil, Adeline découvrit un type énorme, blanc, vêtu d’un costume bleu pâle, le chapeau dans une main, la serviette d’échantillons dans l’autre, un large sourire béat accroché aux lèvres.— Je suis désolé de vous déranger, Madame.Je cherchais madame Adeline Mangetou mais apparemment j’ai fait erreur puisque je suis tombé chez une actrice de cinéma.Adeline se rappela qu’elle avait ses lunettes de soleil sur le nez et les cheveux choucroutés.Elle baissa ses lunettes.— Adeline Mangetou, c’est moi.Elle en profita pour jeter un œil par-dessus l’épaule du bonhomme pour vérifier si la chouette était toujours là.Et elle y était ! Adeline en frémit.— Mais suis-je bête, reprit le gros, bien sûr que vous êtes madame Mangetou.Je m’appelle Lloyd Négoce.Je vends les Remèdes Miracle.Puis-je entrer ?Adeline le dévisagea.— Ce serait pas vous qui m’auriez vendu un aspirateur il y a bien longtemps ?— Vous avez une sacrée mémoire, madame Mangetou.C’est vrai, j’ai longtemps eu l’insigne honneur d’apporter dans les foyers ce rayon de pureté qu’était l’aspirateur Miracle.Au fait, en êtes-vous satisfaite ?— J’en sais rien, j’ai pas de carpette.— Bien répliqué, madame Mangetou ! Quelle est la meilleure façon de ne pas avoir de carpettes sales, sinon que de ne pas en avoir du tout ? C’est un peu ce qui m’a poussé à me tourner vers le produit qui combat le problème numéro un de chaque foyer [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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